La phrase du jour

“"Si le théâtre oublie le monde, le monde finira pas oublier le théâtre". Bertolt Brecht



mercredi 13 avril 2016

Mes lectures du moment

Trois jours avec Norman Jail de Eric Fottorino 

Eds Gallimard (2016)



Résumé : Au bord de l’océan vit un vieil homme étrange et marginal, Norman Jail. Il fut écrivain. Ecrivain d’un unique roman, Qui se souviendra de nous ? , publié avant la Seconde guerre mondiale. Il fait 20 ans. Norman Jail est un pseudonyme, on découvrira  comment l'écrivain multiplia les masques. Un jour débarque chez lui une mystérieuse visiteuse. Qui de lui ou d’elle est l’imposteur de l’autre ? Je n’en dis pas davantage il faut lire toutes les lignes et entre les lignes.


Extrait : On ne m'avait pas appris à penser par moi-même. Pire, on ne m'y avait pas autorisé. Qu'aurais-je pu écrire de personnel en l'absence de personnalité ? La page immaculée était le miroir de mon inexistence. Si elle était vide, c'était de ma propre vacuité. Jusqu'au jour où j'ai enfin compris. 
- Compris quoi ?
- Qu'on n'écrit pas avec sa tête. Ecrire n'est pas penser. C'est même tout le contraire. 
-Pas d'intelligence ? fis-je, incrédule.
-L'intelligence du cœur.


Mon avis : Ce roman est à tiroirs, on en ouvre un et un autre se profile derrière. Des histoires dans l’histoire jusqu’au jaillissement final. Ce roman est un hommage à la littérature et au pouvoir de la fiction et des mots. Dans la première partie, l'écrivain réfléchit à la question de l'écriture et du roman. La seconde partie dévoile les différents masques dont l'auteur a usé tout au long de son existence pour travestir la réalité et s'inventer des vies plus exaltantes que la sienne. Ce livre d’une beauté austère, à l’écriture fluide, est en même temps une réflexion sur l'art du roman. Le pouvoir de l’écriture.


Biographie: Eric Fottorino, né le 26 août 1960 à Nice1, est un journaliste et écrivain français. Connu comme romancier et comme essayiste. Depuis la parution de son premier roman Rochelle, en 1991, Eric Fottorino a publié dix romans. Il a reçu plusieurs prix pour son œuvre, et notamment le Prix Europe 1 et le prix des bibliothécaires pour Un territoire fragile (2000), le prix François-Mauriac de l'Académie française (prix annuel de littérature créé en 1994) pour Caresse de rouge (2004), le Prix Femina pour Baisers de cinéma (2007)18 et le prix des lectrices de Elle 2010 pour L'homme qui m'aimait tout bas19.
Ses grands reportages lui ont inspiré des textes de fiction comme Cœur d’Afrique (Stock, Prix Amerigo Vespuci) ou Nordeste (Stock). Mais l’essentiel de son œuvre place la quête des racines et de l’identité au cœur de personnages fragiles cherchant à se construire un destin20. L’enfance est pour lui une source d’inspiration sans cesse renouvelée, marquée par les grandes questions de la vie, les mensonges et les insuffisances des adultes. Enfant adopté par un pied-noir de Tunisie, Michel Fottorino, auquel il consacra un récit, L’Homme qui m’aimait tout bas (Gallimard 2009, Grand Prix des Lectrices de Elle), Eric Fottorino est le fils naturel d’un juif marocain natif de Fès. Ces deux hommes, l’un kinésithérapeute, l’autre gynécologue, ont inspiré Eric Fottorino à travers son roman Korsakov (Gallimard 2004) ou ses récits Questions à mon père (Gallimard 2010) et Le Marcheur de Fès (Calmann-Levy 2013, Folio 2014). L’enfance et ses blessures sont très présentes dans des romans comme Caresse de rouge (Gallimard 2004, prix François Mauriac de l’Académie française), Korsakov (Prix du Roman France-Télévisions, Prix des Libraires), Le Dos crawlé (Gallimard 2010) ou Chevrotine (Gallimard 2014). Eric Fottorino a reçu le Prix Femina en 2007 pour son roman Baisers de cinéma, où la quête du héros porte sur sa mère restée inconnue.

1 commentaire:

  1. Un roman à tiroir, sur la fiction,ça fait envie! Vivement la version poche!

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